Pascal Hamm, l'expert du coaxial

Publié le 04 janvier 2023
Pascal Hamm, l'expert du coaxial

PORTRAIT : Pascal Hamm, l'expert du coaxial

Directeur technique des réseaux HFC au sein de Prizz Télécom, Pascal Hamm a pour mission de moderniser notre réseau câblé en Île-de-France. Une infrastructure qui, bien qu’elle soit antérieure à la fibre optique, s’avère loin d’être obsolète. Au contraire, optimisé et modernisé, le coaxial présente de nombreux atouts, notamment pour les particuliers et les petites entreprises. 

Moderniser le réseau et réduire sa consommation d’énergie

Pascal Hamm est, depuis toujours, un ardent défenseur du coaxial. Après une carrière passée dans l’exploitation des réseaux câblés, en Alsace puis à l’international, notamment en Suisse, en Irlande et en Roumanie, il a développé une expertise pointue dans ce domaine. En 2019, il rejoint le groupe Infra-Corp avec pour mission de moderniser le réseau câblé de la plaque sud du SIPPEREC, en Île-de-France. La gestion de cette infrastructure, à laquelle sont raccordés de nombreux abonnés SFR, vient alors tout juste d’être reprise par le groupe, en même temps que l’exploitation du réseau de fibre optique.

L’enjeu est donc d’élargir la bande passante, afin d’améliorer la qualité de service, mais aussi d’ouvrir le réseau à d’autres opérateurs. Pari réussi ! Trois ans plus tard, grâce à cet effort de modernisation, le réseau a non seulement augmenté sa capacité, rivalisant désormais avec les performances de la fibre, mais aussi divisé par deux sa consommation d’énergie. Pour cela, Pascal Hamm et les équipes de Prizz Télécom procèdent à une veille technologique constante. Ils utilisent des amplificateurs de nouvelle génération, qui permettent d’optimiser le signal, et ont également cherché à développer l’efficience du réseau. Alors que celui-ci reposait initialement sur l’analogique, il requiert désormais une puissance énergétique beaucoup moins importante pour relayer les signaux numériques. Un écart que peu d’opérateurs ont pris en compte et que Prizz Télécom a su exploiter pour optimiser sa consommation d’énergie et réduire ainsi son empreinte carbone.

Déployer de nouveaux services en direction des collectivités 

En modernisant le réseau, la surface requise dans les datacenters, dont on sait aussi qu’ils sont énergivores, a également diminué. Sur la plaque sud du réseau SIPPEREC, les équipements actifs HFC du  datacenter du Plessis-Robinson et de Châtenay-Malabry ont ainsi été rapatriés sur Vitry-sur-Seine, permettant de concentrer leur surface sur 4m2 seulement, contre 45m2 auparavant, tout en réduisant fortement la surface du nouveau DC de Châtenay-Malabry. Le réseau est, par ailleurs, entièrement opérable à distance, permettant des interventions pro-actives extrêmement rapides en cas d’incident, ce qui réduit considérablement le nombre de déplacements. 

En parallèle, la mise en place de nouveaux services, opérés par Prizz, est également à l’étude. Pascal Hamm et ses équipes travaillent actuellement sur l’activation de points Ethernet PoE, qui peuvent être placés sur n’importe quelle portion du réseau coaxial. Ces points permettent la mise en place de tout type de capteurs IoT, caméra, voire de répéteurs 5G. Une solution particulièrement opérationnelle pour les villes à forte densité, qui souhaitent développer leurs capacités de connexion. « L’un des avantages du coaxial est de transporter non seulement le signal télécom, mais aussi l’énergie nécessaire à l’alimentation des équipements connectés, comme les caméras de surveillance, par exemple. Celles-ci peuvent donc être reliées facilement, en tout point du réseau », explique Pascal Hamm. « Un autre avantage du câble, et non des moindres, est de s’appuyer sur un réseau déjà construit, et donc amorti. Il peut ainsi être ouvert à de nouveaux opérateurs qui le loueront à un prix avantageux. Le câble s’avère particulièrement pertinent pour les particuliers ou les petites entreprises qui, généralement, n’utilisent pas le dixième de la capacité présente dans les offres de fibre optique », poursuit-il.

Optimiser le potentiel des réseaux câblés déjà en place

Autre point fort du câble : sa capacité à conserver la distribution des chaînes de la TNT en linéaire, sans aucune dépendance à la connexion internet, permettant ainsi de maintenir une qualité des débits à l’usager lors des fortes audiences de télévision.

Des arguments et un intérêt pour les réseaux câblés que Pascal Hamm défend avec passion, dans le cadre de sa recherche de sobriété énergétique,  s’efforçant ainsi de transmettre son expertise et son savoir-faire aux 7 membres de son équipe, afin d’extraire la quintessence d’un réseau physiquement déjà en place, sans problème de recyclage. Pascal  dispense également ses connaissances à de futurs spécialistes du câble qui, comme lui, continueront à faire vivre cette technologie en France, à l’instar d’autres pays, et à en tirer tous les bénéfices.