L’impact du numérique sur l’environnement

Publié le 15 juin 2021
L’impact du numérique sur l’environnement

L’empreinte environnementale du numérique : qu’est-ce que la pollution numérique ?

Dans un écosystème toujours plus connecté, les idées environnementales ont progressé pour devenir un sujet majeur, une cause de nature à faire consensus ou presque. Naturellement, la question de l’impact du numérique sur l’environnement s’est immiscée dans les débats. Quand on pense « pollution », on pense spontanément aux activités industrielles classiques, ou aux modes de transports connus pour être consommateurs en ressources. Pourtant, toutes les actions que l’on réalise sur le Web engendrent elles aussi un coût environnemental, de l’envoi de courriels au téléchargement de fichiers. 

On parle de pollution numérique pour qualifier toutes les pratiques liées aux activités numériques à l’impact écologique négatif. Selon les sources, on considère qu’entre 3 et 5% des émissions de gaz à effet de serre sont générées par notre vie digitale. Compte tenu de la croissance continue des usages, il est logique de rester en alerte concernant les solutions techniques et humaines permettant d’en réduire l’incidence. Réguler dès à présent certaines pratiques est nécessaire, dans l’optique d’une consommation plus vertueuse.

Toutefois, les usages génèrent une part mineure de la pollution numérique. La conception des appareils et terminaux, et même la création ou le renouvellement d’infrastructures techniques constituent des problématiques bien plus conséquentes.

 

Réduire les dangers liés à la pollution d’Internet 

Comment réduire l’impact du numérique sur l’environnement ? On considère qu’il y a deux axes d’amélioration : d’un côté l’adaptation des usages privés sur les réseaux à des fins domestiques ou professionnelles, de l’autre l’optimisation des processus de production et de maintenance du matériel et des infrastructures nécessaires.

Concernant la partie domestique, impossible de ne pas pointer du doigt le streaming vidéo. A lui seul, il occasionne plus de la moitié des échanges de flux sur Internet. Plateformes comme YouTube, services de vidéo à la demande, sites pornographiques et bien évidemment les réseaux sociaux : les services dispendieux en ressources sont identifiés. Certains acteurs incontournables de l’écosystème Internet sont loin d’être des références en termes de protection environnementale… Réduire son stockage en ligne, éteindre ses appareils la nuit, adopter une gestion optimisée de sa boite mail… des petits gestes du quotidien pourraient avoir un impact s’ils commencent à être adoptés par le plus grand nombre. 

Une amélioration des indicateurs semble passer par l’augmentation de la durée de vie des appareils. La lutte contre l’obsolescence programmée pourrait devenir une priorité. Réduire le nombre de terminaux tout en augmentant leur efficacité dans le temps reste la solution la plus efficace contre la pollution d’Internet. 

 

Quel impact sur la gestion des réseaux et les télécommunications ?

L’ARCEP, l’autorité française en charge des télécommunications, s’est emparée du sujet. Depuis plusieurs années, cet organisme se penche sur les impacts environnementaux du numérique, notamment son empreinte carbone. Différents rapports ont été publiés, notamment l’un d’eux sur « les réseaux du futur ». Parmi les pistes explorées, l’ARCEP suggère notamment une réduction de la consommation électrique des réseaux et centres de données des opérateurs de télécommunication. 

L’efficacité énergétique du matériel utilisé est également évoquée comme levier d’optimisation. Par ailleurs, la normalisation des critères de qualité énergétiques à l’échelle internationale entraine une émulation chez les opérateurs et équipementiers, une concurrence favorable à la protection de l’environnement. On sait ainsi que les stations de base des opérateurs privés gagnent continuellement en efficacité énergétique.    

La mise en place d’infrastructures innovantes, notamment via la fibre optique, a permis d’accroître l’efficacité des réseaux. Mutualisation des infrastructures et innovations permanentes seront encore nécessaire pour minimiser l’impact écologique des activités numériques. Cette quête permanente d’économies d’énergie et d’améliorations technologiques est indispensable, à minima pour compenser le développement et la fréquence des usages.